Aujourd’hui, la plupart des repas ne dépasse pas le temps de faire un plein d’essence. Au lieu de nous asseoir en famille ou avec des amis, nous prenons souvent nos repas en solo, sans nous poser, ou en faisant toute autre chose. Souvent on pense qu’un repas pris en commun prend trop de temps, on veut se dépêcher dans ce monde moderne. Si on compare notre repas avec la satisfaction immédiate de consommer un bol de soupe près en 5 mn au micro-ondes, et un repas pris en commun avec des amis, quel est le repas que vous choisirez ?
Pour vous, il y a t il une accélération de vos repas ?
Si vous le voulez, nous pouvons développer le sujet
Bonjour,
Je suis ravie d’avoir regagner le Berry, et de rallumer l’ordinateur pour vous retrouver. J’espère que vous avez passé vous aussi de très belles fêtes, êtes en santé resplendissante et plein de projets en tête.
Je suis également enjouée à vous retrouver en vous proposant de nouveaux articles. Encore un grand merci à vous pour votre présence devenue régulière sur Miam Berry. Voici donc le tout premier article De cette nouvelle année mise sur les railles « Le temps contre le goût ». Après avoir fait grand débat sur notre très ancien forum qui n’est plus, j’ai eu l’idée de le rédiger une seconde fois, ici, pour mes abonnés et lecteurs. Vos interactions et points de vue sont les bienvenus bien entendu ! Alors bien sûr, nous sommes tous concernés par ce temps que nous consacrons au repas, tant préparés que partagés et quoi qu’il en soit, nous avons tous une petite idée de nos automatismes, quant à nos habitudes parfois ancrées depuis des lustres, à ce propos. Personnellement, je considère mes habitudes comme un état plus psychologiques et d’ailleurs, je n’ai pas trop de désappointement à faire bouger quelques lignes – lorsque je regarde dans le passé. Mais cela, c’est mon approche personnelle, bien sûr.
Et si ces anciennes habitudes
étaient promues au détachement ?
Et voici que nous avons décidé, parce que nous entrons dans la nouvelle année avec optimisme, de lâcher prise, d’abandonner celles-ci au profit de nouvelles bonnes résolutions (au choix). En fait, le secret de bonnes résolutions tenues est de pratiquer le « point trop n’en faut », Rome ne s’est pas construite en un jour. C’est-à-dire, de ne pas trop prendre de résolutions pour honorer concrètement, véritablement celles prioritaires ou incontournables. Cela revient à souligner l’importance de se fixer des résolutions culinaires objectives (non pas rêvées), raisonnables, voire mesurables et atteignables. Tiens, voilà que je parle comme un natif du Capricorne dont c’est l’anniversaire ce jour, ou comme une Lune dans ce même signe.
Oui, cela demande du temps à préparer de bons petits plats, à se pauser le temps de les partager et refaire de façon presque incessante et adaptée aux attitudes – aptitudes de chacun(e). De quelle façon abordez-vous cela, chers amis ? Avez-vous par exemple un certain recul, une réflexion voire une habitue particulière ?
C’est intéressant de rassembler les points de vue divers !
Bonne continuation,
Muriel
Bien qu’ayant grandit dans une maison où l’on faisait de la grande et très bonne cuisine de nos campagnes, je me souviens que vers l’âge de 10 ans (je ne sais pas pourquoi cet âge particulièrement), avoir été séduit par l’idée d’une pilule-repas » tout en un « . Je m’imaginais l’avalant en me répétant aussitôt jouer dehors avec mes copains. Evidemment, mon idée de nourriture instantanée était probablement un fantasme inévitable d’une culture que je m’imaginais accélérée (car en campagne, ce n’est rien ce cela!) dans les tâches.
Ne trouvez vous pas également que l’accélération de la production fasse écho à cette accélération du temps de nos repas ? Fertilisants chimiques, pesticides, nourrissage intensif, adjuvants antibiotiques, hormones de croissance, &levages rigoureux, modifications génétiques … > toutes les ruses scientifiques disponibles ont été mises à contribution afin de réduire les coûts, stimuler le rendement et renouveler sans doute plus vite le bétail pour le faire arriver jusque dans nos assiettes, mais à quel prix ?
Au propre comme au figuré.
Qui prend encore le temps de cuisiner un bon boeuf mironton, un goûteux pot-au-feu de d’antan, qui prend le temps de non seulement faire cela, mais de prendre le temps de savourer tout ceci en famille ?
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Le sucre pourrit les dents, le sel durcit les artères, le beurre les bouche, les crudités donnent la gonflette, l’eau à bulles aussi. Il y a du mercure dans le poisson, des pesticides dans les fruits, des nitrates dans les légumes, des salmonelles (de temps en temps) dans les huîtres, des listeria dans les fromages.
La liste des aliments cancérigènes s’allonge chaque jour : gras, fumés, nitrités, épicés, on se demande lequel ne l’est pas. Quant aux produits industriels, ils seraient tous nocifs par manque de vitamines, minéraux, fibres. De plus, tout, ou presque, fait grossir.
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Belle année 2023 !
Je m’adonne volontiers à la science du goût, que ce soit dans une perspective régionale ou dans sa dimension sensuelle. Elle a quasiment convaincu mon admiration, cette éducation au goût, héritée de mes parents qui tenaient aux valeurs gustatives et produits artisanaux. Aujourd’hui, les vertus de la globalisation s’étalent au grand jour au salon du goût, un grand raout biennal. Les gens sont de plus en plus nombreux à vouloir consommer des aliments naturels et en dehors des circuits industriels.
Les artisans boulangers font aussi leur retour et utilisent de la farine moulue à la pierre pour la recherche de la qualité du pain. Les vrais boulangers respecteront un temps de fermentation plus long, pour permettre à la pâte de développer tous ses arômes. Une bonne boulangerie peut parfois animer la vie d’un village, d’un quartier en facilitant les contacts en créant un lien social.
Un autre classique du genre, pour répondre à la personne précédente, le culte de la praticité s’est aussi vendre partout des produits alimentaires moins pour leur goût ou leurs qualités nutritionnelles que pour leur rapidité de préparation. Témoin le fameux Oncle Bens, qui a séduit bien des femmes débordées en vantant son « riz long grain prêt en 5 mn » !
Patrice,
Châteauroux
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Train de vie moderne à Bourges ou ailleurs, difficultés à faire face à un tourbillons de choses où nous sommes, pour la plupart + dehors et donc – à prendre le temps de cuisiner en effet.
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On ne peut même plus se nourrir d’amour et d’eau fraîche pour cause de Sida et de nitrates et on nous rabâche que l’on creuse sa tombe avec ses dents.
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Lorsque nos ancêtres ont gagnés les villes et perdu contact avec la terre, ils sont tombés amoureux de la vitesse et du fast-food. Donc, d’une nourriture toujours plus traitée, toujours plus rapide, plus pratique : la soupe en boîte vers 1950, le 1er plateau télé apparait vers 1954 (pain de maïs en sauce, patates douces et petits pois au beurre).
Il s’ensuivit un déluge de protestations de maris furieux que leurs femmes dédaignent la cuisine à l’ancienne.
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Un autre classique du genre, le culte de la praticité s’est aussi vendre partout des produits alimentaires moins pour leur goût ou leurs qualités nutritionnelles que pour leur rapidité de préparation. Témoin le fameux Oncle Bens, qui a séduit bien des femmes débordées en vantant son » riz long grain prêt en 5 mn » !
Que sont devenus les grands repas de famille le dimanche après la messe?
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Oncle Ben’s à même lancé un riz en conditionnement pour micro-ondes, prêt en deux minutes. Je sais que le rapport à la nourriture n’est pas le même partout ou pour tous. Je me souviens avoir suit avec vous ce printemps une discussion sur les marchés de nos villages, les adeptes de la bonne volaille et gastronomie régionale qui font régulièrement leur marché dans le fil de la tradition. Bravo !
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Bonjour
Dans la précipitation, nous nous sustentons mal et en subissons les conséquences. Qui n’a pas rencontré dans son supermarché puis acheté des avocats durs comme de la pierre et pourris du jour au lendemain, des tomates au goût farineux ? L’agriculture intensive est une cause majeure de la pollution et aux consommateurs.
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Les supermarchés proposent pratiquement tous les plats imaginables en versions toutes prêtes. Dans le Berry, où la bonne chère et le bon vin est encore considéré comme une tradition culturelle, certaines de mes connaissances n’ont pas moins l’habitude, en semaine, de prendre des repas rapides. A Paris, qui se pique d’être la capitale du » bien-manger « , des cafés spécialisés dans la restauration rapide volent la vedette aux tranquilles bistrots d’antan. A l’hôtel Montalembert, situé sur la rive gauche, le chef propose même un menu « trois en un » servit sur un plateau en droite ligne de la restauration aérienne.
Il y a de cela presque 200 ans, le légendaire gastronome français Anthelme Brillant-Savarin remarquait alors que » la destinée des régions dépend de la façon dont elles se nourrissent « .
Je trouve aujourd’hui cette mise en garde plus juste que jamais!
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Il est vrai qu’à Paris, les repas de midi sont expédiés, c’est le moins que l’on puisse dire, mais n’y a t il pas une organisation qui fait que les pauses de midi sont limitées à leur plus simple expression( 1/2 heure), et j’y suis souvent!
Cette pause est certainement aussi due au temps passé dans les transports le matin et le soir, ce qui réduit d’autant le repas du midi et en conséquence, une foison de repas ultra-rapides et ultra-industrialisés!
Par contre, il est clair que l’évolution de la malbouffe est directement liée aux habitudes de consommation de nous tous, plus nous serons nombreux à valider le système de distribution, plus la distribution et le commerce de proximité et de qualité sera en panne de clients et condamné à terme.
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Je suis d’accord aussi, 1/2 heure est suffisant pour avaler un déjeuner et reprendre son travail. Mais les week-ends, tu as probablement davantage de temps, comme moi parfois. La culture du « bien-manger » dont tu fais éloge, je trouve qu’elle structure toujours la psyché et c’est pourquoi les fins palais sont la proue d’un mouvement (comme celui littéraire) qui cherche à promouvoir le temps passer dans les repas ou la cuisine, celle traditionnelle, celle familiale.
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Il est vrai que je me contentais de constater et de trouver une explication : moi, je suis gourmet et gourmand comme une vieille chouette, les seuls saints que je vénère sont saint honoré et saint emilion, avec en plus sainte catherine (pour les prunes), bon sang berrichon ne saurait mentir!
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Bonsoir, les gens du Berry, les tous!
En pays Bourbon comme chez vous dans le Berry, on tient à la gastronomie régionale. On fait honneur en tout cas!
Les producteurs de volailles sont de plus en plus nombreux à pratiquer l’élevage extensif à l’ancienne. La viande est à la fois juteuse, savoureuse et ferme. Rien cependant n’illustre mieux la popularité du discours, qu’en se rassemblant entre amis devant un bon poulet rôti, une bonne purée maison en accompagnement. Pourquoi pas y penser un jour !!!!
La popularité du bon goût, c’est aussi la renaissance des marchés fermiers traditionnels où on trouve les exploitants revenir faire commerce de leurs fruits, leurs légumes, viandes et fromages directement auprès de nous les consommateurs.
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Bonsoir Muriel,
J’ai décidé d’aller plus loin dans cette recherche à la bonne nourriture, je cultive mes légumes sans n’y mettre jamais de traitements dessus. Parfois leurs formes ne sont pas aussi belles (plus petites), mais meilleure! Dans mon voisinage, je vois un jeune cadre aisé surveiller la pousse des roquettes, carottes, pommes de terre nouvelles quand c’est le bon moment. Cela montre bien que les nouvelles exigences de consommateurs à la bonne nourriture, obligent naturellement à relever le niveau. C’est comme les restaurants chics qui se font un point d’honneur de cuisiner avec des produits en provenance directe des fermes locales. Le dénominateur commun de toutes ces tendances écrits dans vos messages, sont le goût, le retour et le choix pour la bonne chair.
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» La gastronomie locale et raffinée, il n’y a que cela de vrai ! » nous disait un soir une amie …
Oui Muriel, tu es une vraie épicurienne !
Merci pour ces valeurs et ces plaisirs partagés entre amis et lors de nos échappées belles !
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Bonjour les amis et amies,
Les plaisirs de la table ne font pas bon ménage avec les fromages industrialisés. La plupart ne sont pas de bon augure, ne laissant à nos papilles qu’un pâle souvenir. Les arômes d’un fromage artisanal, toutefois, se développent lentement en bouche et persistent, ben çà chatouille le palais comme nos bons vins du Berry. Ne trouvez-vous pas ?
Depuis que j’ai appris que j’étais une épicurienne, je me découvre de plus en plus, mais il est vrai que je prône facilement le bon terroir, le régional, la tradition et l’authenticité des produits sélectionnés pour rédiger et publiés ici.
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