
Quincy est le premier vignoble du Centre
à avoir obtenu l’AOC dès août 1936


Situé sur la rive gauche du Cher (la rivière), les vignes de Quincy qui ne produisent que des vins blancs, se côtoient dès le bord de la D 27 et ainsi tout du long, jusqu’à l’entrée de Brinay où nous retrouvons les vignes.

Le vignoble s’étend sur des terrasses de sable et de graviers, il se trouve plus précisément entre Mehun-sur-Yèvre et Vierzon. L’aire d’appellation couvre deux communes : Quinçy et Brinay-sur-Sauldre (la Saudre est une rivière) où l’on trouve des sols légers, des sous-sols argileux de calcaires lacustres du Berry. Ici le climat y est généralement sec et très chaud en période estivale.
Après la perspective des vignobles de Preuilly, direction Quincy, village inscrit à la carte » des vins et plus encore, celle touristique de la Route des Vignobles du Cœur de France.

Itinérance à Vélo
De Saint-Amand-Montrond
au
Vignoble de Quincy :

Ah, Saint-Amand-Montrond, la ville où une pyramide toute de verre vêtue et ceinturée d’une épaisse verdure environnante, voit levers et couchers de Soleil perpétuels !
C’est ici que commence mon épopée à vélo, avec la promesse de paysages pittoresques, de patrimoine culturel et, espérons-le, quelques dégustations sur la route romane du Berry. Le trajet d’une soixantaine de kilomètres m’attend, alors dès le départ, j’appuie sur mes pédales avec l’enthousiasme d’une enfant dans un magasin de bonbons.
Les premiers kilomètres défilent, et je me surprends à chanter des chansons sur deux roues. L’histoire se répète, mais cette fois, elle est plus longue, plus consistante tel qu’un plat principal servi avec de quoi concilier une randonnée gourmande à ma vision du patrimoine culturel local. Bien que la randonnée à vélo « Saint-Amand-Brinay/Quincy » suive les départementales, j’embarque une carte du Cher pour traverser les campagnes qui parfois ne sont pas mentionnées sur le parcours : 64 km depuis Saint-Amand, à 27 km de Bourges et 24 km de Saint-Florent-sur-Cher.
En quelques mots
Quincy pratique la culture de la vigne avant le XIIe siècle. Deux bulles de 1121 et 1115 confirment. Aux XIX et XXe siècles, agriculteurs, vignerons, forestiers, artisans, commerçants sont installés à Quincy.
Avec ses 750 hectares répartis sur deux communes, soit Brinay et Quincy, le vignoble représente un important pourcentage de la surface viticole du Berry. Les viticulteurs obtiennent l’AOC par décret, c’était le 6 août 1936.
Depuis, le cépage et ses vins en sauvignon blanc ont acquis leurs lettres de noblesse, et bien sûr, conquis plus d’un palais !
Dans le village, en 1957, se trouve la première grande salle des fêtes (rue du Foyer Rural), de style Art déco. En l’honneur de la vigne, du vin et des vignerons, le fronton du bâtiment est orné d’un blason représentant celui de la famille Pinon « d’azur, au chevron d’or, accompagné de 3 pommes de pin d’or ».
Dans la salle des fêtes, des festivités s’y organisèrent via des associations culturelles ou professionnelles, telle que la confrérie des Compagnons du poinçon, tenant chapitre solennel chaque année en avril.
De routes de campagne
en villages vignobles

Promesse d’un lendemain réitéré avec joie, n’avez-vous jamais vu monsieur Soleil s’étendre à plaisir sur un vignoble, avant de décider vraiment à s’endormir dans les bras d’Orphée ? Une promesse perpétuelle.
Cette nature me passionne chaque fois, lever comme coucher du Soleil, d’où que je sois. Je me souviens d’une fameuse journée (ma boucle de 99 km) où je vis le lever et le coucher au-dessus de notre latitude 48 N 214′, et plus précisément, au-dessus de la pyramide de l’Or à St-Amand-Montrond. Le Soleil se dit probablement ce jour-là que le zoom plaisir devrait me plaire… À Quincy, ce fut un de ces beaux couchers sur lequel je pouvais m’attarder, car j’avais la clef de mon hébergement (maison d’hôtes).
En croisant les routes de campane séparant des champs verdoyants, je me mets à imaginer la vie d’un agriculteur. Puis, sur ces mêmes itinérances, je me rappelle que je suis plutôt du genre à cultiver des… pensées vagabondes ! Aussi, je croise un troupeau de vaches qui me regardent avec l’air de dire : « Qu’est-ce que tu fais là » ? Je leur fais un clin d’œil et continue mon chemin. Peut-être que la prochaine fois, je ferais équipe avec l’une d’elles pour un peu de soutien moral…
Châteauneuf-sur-Cher et son château XVe s. qui surplombe depuis un promontoire la rive droite du Cher sont déjà dans mon dos. Je rejoins rapidement le prieuré de Grandmont sur ma route, et le photographie au passage. Un petit bijou caché et à la fois mystique, se détache d’un environnement de feuillus.

Un lieu où le temps semble s’être arrêté, où l’histoire et la nature se mêlent harmonieusement. Fondé au XIIe siècle par Saint Étienne de Grandmont, ce prieuré était le refuge des moines grandmontains, connus pour leur ascétisme et leur dévotion. Ici, la vie était rythmée par le chant des prières et le doux murmure du vent en fond d’arbres. Le temps s’y est arrêté, moi aussi, pour saisir sa jolie pierre noble d’un blanc crémeux, ci-dessus.
Puis je quitte les lieux, le paysage change, au fur et à mesure que j’approche de Saint-Florent-sur-Cher. Je passe sous son viaduc.

Edifié sur le Cher (entre 1892 – 1893 ), avec des pierres à bossage, qui autrefois, reliait des établissements militaires de Bourges à une ligne importante traversant ainsi la France, d’Est en Ouest.
Ce bel ouvrage surplombe les jardins environnants de particuliers. De belles pierres à bossage recouvrent l’ensemble qui enjambe le Cher, ouvre le tronçon reliant Saint-Florent à Issoudun, via 15 arches en plein cintre mesurant 25 m de haut, pour une ouverture de 30m. Joli tout plein dans le paysage environnant !
Continuant, pour aboutir face au château que je contourne par la droite et tout du long, je traverse le centre-ville pour en ressortir quelques minutes plus tard et me retrouver à la campagne. Ce sera la dernière, avant d’atteindre le point de destination via le bourg de Preuilly, d’où commence à émerger le vignoble avant Quincy. A ce stade et plus de trois heures passées sur le Berry vu de ma selle, je me sens comme une exploratrice tout proche d’un trésor de terroir.
Enfin, j’arrive au vignoble !
Septembre 2012

En bordure de départementale qui ourle les vignes, je stationne l’équipier sur le
bas-côté pour respirer un grand bol d’air frais.


C’était ma première rencontre avec Quincy. Je mis le vélo en retrait de la route, pour aller m’assoir pour une bonne demi-heure, à philosopher sur l’itinérance accomplie : « Aurais-je pu mieux faire ? » , je ne sais pas. J’ai repris le vélo pour quelques minutes de plus et rejoindre la maison d’hôtes qui attendait mon arrivée.
Le lendemain,
c’était les JEP
C’est lors de ce même périple que je me rendais au prieuré de Manzay sur la commune de Limeux.
Si je n’avais pas quelque peu insisté auprès de M.JAN, le patrimoine (chose qui arrive) était parti effectivement pour être bien caché.

Dans la mesure où, de sa partie la plus significative, nous n’y avons pas accès. Pourquoi ? Parce que cette partie du bâtiment se trouvait échafaudée depuis l’intérieur, au niveau du chœur lors de ma visite. En fait, partie la plus ancienne qui se trouve dans son jus, soit la plus témoignant d’un passé du XIIIe s.
Aussi, j’y suis allé d’humour, le propriétaire n’en était pas dénué lui-même. À tel point qu’il acceptait d’ouvrir grande la porte pour rendre à la lumière ce qui généralement est « occulté » aux visiteurs. Vous l’aurez compris, l’édifice est aujourd’hui « privé ». C’est d’ailleurs assez visible selon ma prise de vue réalisée. M. JAN est un de ces personnages révélant généreusement les patrimoines à qui les visitent. Intéressante personne et passionné à plus d’un titre. Une passion commune, notamment, que nous nous découvrions, la géobiologie (étude de la nature du terrain et énergies de bâtis, entre autres). En allant dans l’approche du paysage et de sa lecture, j’ai pris un grand plaisir à partager quelques connaissances avec le monsieur). L’homme se reconnaît de la profession « paysan » et son métier lui a permis de s’ouvrir comme chercheur à l’étude des cycles et de la nature, de l’ésotérisme et des prospections via son pendule pour, comme je lui disais, des prospections à l’intérieur de ses bâtis, puis également dans un rayonnement important de celui-ci, d’un environnement autrefois marécageux, comme il le soulignait.
C’est alors qu’au cours de la visite, il insista sur le fait de trouver le prieuré côté rive gauche du Cher. Ce qui n’est pas anodin d’ailleurs ! Outre le fait d’avoir prospecté et trouvé ainsi des éléments forts intéressants exposés aujourd’hui (anciennes pièces gallo-romaines et rares pour certaines d’entre-elles) sa passion est le tellurisme, lorsqu’il n’exerce pas sa profession directement, lorsqu’il ne s’adonne pas à répertorier puis classer ses découvertes et collections importantes en termes archéologique et botanique.
Et puis ce trait d’humour qui le caractérise tant, n’est jamais loin chez cette personne. Aussi, depuis l’extérieur, en me faisant observer la porte en question, indique qu’il veut passer « la porte des morts »… Celle où passèrent les moines, une fois à trépas. Autrement dit, il a déjà choisi de son vivant le lieu de sépulture, celui monastique et semblable qui servit de dernière demeure à quelques-uns, d’obédience Limousine.