Pour devenir le berger de sa vie, il faut avant tout
cesser d’en être le mouton de celle d’autrui.
La demande de fromages de chèvre de qualité, fabriquée selon d’anciennes traditions locales, apparaît de plus en plus élevée. Notre province du Berry a fait de cette production l’une de ses renommées et l’un des fleurons de la gastronomie régionale. L’élevage de chèvres semble à ce propos fort ancien en Berry, les fouilles ne livrent-elles pas des faisselles de terre cuite, de ci, de là ? Particulièrement au cœur du territoire Indrien, terre cuite utilisée pour l’égouttage du fromage.
Aussi, le Selles-sur-Cher partagé dans l’article précédent, puis les pyramides de Pouligny St-Pierre, de Levroux, de Valençay, sans omettre notre savoureux Crottin du Sancerrois, le Chavignol, des fromages qui figurent parmi les plus appréciés.
Les chèvres du Bas-Berry
Si vous n’êtes pas accoutumés aux paysages du Berry, je vous situe le « Bas-Berry » : c’est l’Indre.
Depuis le début du XIXe s., le cheptel caprin de l’Indre ne connu pas que de l’amour dans le pré et à une certaine époque berrichonne, il était reproché à la chèvre d’être un animal maléfique voire nuisible. En fait, était devenue comme qui dirait « vache du pauvre » méprisée, et cependant, elle était bien utile à plus d’un foyer vivant au cœur de nos campagnes, de familles paysannes.
En réalité, la chèvre devenue de mauvais augure, était tout simplement le fait que de multiplications et remise à la nature sans trop de précautions observées, haies, jeunes pousses, arbre fruitiers ne résistèrent pas. Dans le même cas de figure qu’à notre époque, ou vous métriez une chèvre tondeuse ;)… Rien ne résiste (ou si peu) sous la dent des chèvres. Voyez qu’il n’y a pas que les poules, les chèvres aussi, font bien le job 😉
Avec la certitude qu’il est vain de planter, et il ne faut que quelques coups de dents pour faire périr un arbre.

Cette époque là est révolue. On aime nos chevrettes (se dit « chieuves » selon le bestiaire patoisant berrichon) et ce à plus d’un titre. Ce sont des amours, elles n’ont pas leurs pareilles pour se faire attachantes. Par exemple dans les contrées berrichonnes à vignes, force est de reconnaître que l’élevage caprin a un bel avenir devant lui. Je pense bien sûr à vous citer le Sancerrois, Chavignol, mais pas seulement. Toutefois, comme il est impensable de ne pas associer la contrée à l’image caprine. Et il n’est pas un kilomètre carré à la ronde, ou dans le Pays-Fort, moins dans la Valée de Germingy, car c’est plutôt ici l’élevage de Charolaise à la belle robe crémeuse. En Pays-Fort, c’est accueil de joyeux troupeaux depuis les cours des domaines. Que n’ais-je vu des reportages que je fis là bas, notamment !
A côté de la race du pays, la chèvre au cou-clair qui se trouve en Brenne et dans les alentours de Valençay, une locale du Bas-Berry, on en trouve d’autres tenant compagnie : de couleur brune et plus ou moins foncée, à tête marquée du chanfrein de chaque côté – bandes blanches. Dans le Sancerrois, du moins de mes rencontres, aucune cou-clair, beaucoup de brunes.
L’implantation de la laiterie d’Anjouin, aux confluences des zones d’appellation Sainte-Maure, Valençay, Selles-sur-Cher et Chavignol en fait le pivot de la production fromagère de notre région.
Je sais que pour certaines régions, des éleveurs se sont faits du souci, lorsque cet été la canicule est passée et que l’herbe à brouter manqua aux vaches et aux chèvres, une herbe qui n’était plus que paille et des éleveurs désemparés de savoir ce que l’an prochain, ils pourront donner à leurs animaux.
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Bonjour et merci, chère Jussy pour ce commentaire.
Il et tout-à-fait exact, canicule ou sécheresse à venir sont déjà récurrentes, pour la réflexion et les possibilités des éleveurs, notamment caprins. Le cheptel bovin n’était pas mieux nanti, cela à produit également une véritable sinécure, et bien entendu, pas seulement pour la province berrichonne.
Amitiés
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Chez nous dans le limousin, on adore aussi les biquettes! Mais l’achat de chèvres pour faire élevage reste très cher.
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L’élevage de chèvres reste une ressource essentielle pour les zones rurales, le patrimoine vivant, l’espèce élevée dans le Berry.
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