Musée de la vigne et du Vin à Reuilly

Le musée de la vigne et des traditions populaires de Reuilly, n’étant plus depuis quelques années, c’est une chance aujourd’hui de vous publier le reportage que j’ai réalisé. Aurait-il été seulement déplacé ? Non. En fait, il n’est plus, depuis que les petites structures villageoises ont été rapportées depuis deux ans, aux grandes des Offices de Tourisme (Déols, Issoudun, Reuilly – à Châteauroux). Quoi qu’il en soit, je voulais par ce billet vous proposer de découvrir la Maison de Reuilly et vous partager mes photos pour mémoire.

Je vous disais vouloir publier deux articles. Donc voilà ! Mon voyage à Reuilly vous montre un de ces lieux où la mémoire d’une culture, d’un patrimoine rural, du pays est contenue par le parcours de ce qui s’est incarné depuis la Champagne berrichonne, a été, a vécu.

Il contenait un certain nombre d’objets, d’ustensiles, meubles, vêtements de confréries, écrits et datés, se rapportant au thème. Un musée attachant dans le cadre d’une mémoire de village vignoble réputé en Berry, à deux pas de Quincy et d’Issoudun.

Du pittoresque à l’intérieur, voici le regard croisé de cette visite avec l’article que je vous propose aujourd’hui. Des objets qui vous parleront peut-être aussi, une mémoire patrimoniale proche de la terre et des hommes, quelque part assurément. Parfois une image insolite, le plus souvent une vision qui inspire et force le respect, familière de ce que j’eus croisé depuis ma toute jeunesse aussi. Par le pays de Reuilly, un bel hommage en faveur des hommes de la terre, du métier de la vigne.


Pourquoi les vignerons ont-ils choisis
St-Vincent pour patron ?

Eglise romane – Vue depuis le verger

Saint-Denis (Indre)

Ne changeons pas les bonnes habitudes ! Surtout que St-Denis donne vraiment à voir dans son village de vignoble. D’influence capétienne, j’aime cet édifice où je me suis trouvée à plusieurs reprises : nef et transept donnant sur deux absidioles semi-circulaires, passages berrichons, crypte et bien d’autres.


C’est une question à laquelle personne n’a jamais trouvé de réponse satisfaisante, certains se sont hasardés sur le terrain linguistique à cause du « vin » et du « sang »… la sage majorité s’accorde à dire que c’est un choix tout simplement calendaire : le 22 janvier, tout comme le 25 janvier (saint Paul fêté à Menetou-Salon et à Morogues), sont des dates de retour à la vigne, c’est au cœur de l’hiver à un moment où les vignerons, dont on connaît l’esprit solidaire, peuvent ressentir le besoin de se rencontrer à nouveau, juste avant le début des travaux de la taille.

Saint Vincent était un diacre de Saragosse qui, au début de l’an 304, a été emmené au supplice par le préfet Dacien, il versa donc son sang, sous les roues d’un pressoir, et c’est ce que raconte la légende…

La première statue, c’est Saint Blaise, invoqué pour s’attirer des récoltes abondantes. Celle tenant une grappe de raisin dans une main et une serpette de l’autre, c’est Saint Vincent, patron des vignerons. Il a été choisi tout simplement par phonétique de son nom : dans Vincent, on entend « Vin » et « Cent » – comprendre comme « Sang de la terre » ou « Sang du Christ » : après le déclin de l’Empire romain, le christianisme s’est considérablement développé, et avec lui le vignoble : il fallait du vin pour les célébrations de la messe… tradition perpétuée. D’autant plus de vin que jusqu’au XIII e siècle, les fidèles communient tant par le vin que par le pain.

Célébré le 22 janvier, les confréries préfèrent en général le fêter le dimanche précédent. Dans un rituel qui s’adapte aux évolutions des mœurs, les processions défilent avec les bannières, bâtons et statuettes jusqu’à l’église, saint Vincent représenté avec la palme du martyr, des livres et des grappes de raisin, est alors imploré, une messe traditionnelle en son honneur est suivie par les fidèles avant le cérémonial du pain béni.

D’une façon générale, aujourd’hui, ces fêtes sont devenues des fêtes villageoises où l’appartenance à un corps de métier n’est plus le signe de ralliement, d’ailleurs cette tradition vigneronne a été maintenue même dans les villages où le vignoble a depuis longtemps disparu.

reuilly5

Mais pourquoi j’eusse voulu rendre de tels clichés ? Lieu de mémoire faisant partie de notre héritage culturel, on est ici proche d’anciens savoir-faire et le vécu paysan. Face à cette mémoire incarnée, nous prenons conscience de l’importance de ne rien oublier : ni les lieux, ni les êtres, ni les choses… Par respect.

Le musée visité eu le mérite d’avoir rassemblé en ses murs quelques objets de collections, via maints articles de maisons rurales d’antan, etc. Faut-il avoir – trop souvent par mode, nécessité à « dépoussiérer » ce qui était avant, comme il se lit sans vergogne et respect sur certains sites ?

Patrimoine habitat en ruralité : en plus ordonné, j’ai connu (Pérassay).


La demeure du Peintre

D’une visite à une autre, on passait de la « maison des Traditions » pour découvrir, ci-dessus, le musée consacré à la vigne. En empruntant l’escalier, nous avions accès aux expositions d’aquarelles des artistes locaux.



Vous avez aimé ?
N’hésitez pas dan s un commentaire

9 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Gargillesse Geremi dit :

    BONJOUR Muriela !

    Vous publiez beaucoup pour la culture et le patrimoine du Berry.
    Je regardais ce matin la photo, où l’avez-vous faite et où est-ce ?

    Belles rencontres faites sur votre blog, très bonne année 2019 à lui, à vous 😃

    J’aime

  2. Thérèse indre dit :

    Cela me ferait penser à un musée

    J’aime

  3. Muriela dit :

    Bonjour à toutes deux,

    Vos commentaires sont en effet bien dans le thème.

    Ce fut un reportage que je fis à la Maison des traditions populaires, de la Vigne & du Vin, en 2016.

    J’ai bien fait de le faire car aujourd’hui le musée n’existe plus. Une partie de la superbe collection d’objets ayant été utilisée autrefois par les vignerons Berrichons, étaient rassemblées en deux endroits : depuis l’OT de Reuilly et dans la maisonnette lui faisant face (meubles, objets, ustensiles, outils vignerons).

    Ceci mérite vraiment un article de ma part. Je vais le publier, ayant fait plusieurs photos très parlantes quant aux traditions vigneronnes en Berry, au patrimoine à ce propos.

    A retrouver cet article > Rubrique des « ESCAPADES GOURMANDES« .

    J’aime

  4. Jean-Michel dit :

    La saint Vincent, Muriel, je ne sais pas trop. Parce que si 2004 a été sous le signe de la vigne et du vin, c’était l’occasion de revenir du même coup sur le folklore autour du personnage de saint Vincent, garant du monde viticole. D’accord, certains fêtent la saint Paul, Menetou-Salon par exemple. De toute façon cette origine me semble incertaine. Quand j’avance ainsi, c’est surtout qu’il n’y a pas d’épisodes bien connus de vie pour saint Vincent, pas de miracles connus, ou alors, des épisodes qui n’ont pas trait au vin, à la vigne.

    J’aime

  5. Muriela dit :

    On a fait valoir également qu’une roue de pressoir avait été utilisée pour torturer Saint-Vincent, cela vient-il de là ? Mais peut-être plus courant à mon sens, l’activité du prêtre qui durant l’office de la messe, à l’autel, verse le vin dans le calice.

    En Berry, on célèbre ma Saint-Vincent à Bué, Chavignol, Crézancy, Maimbray, Mennetou-Ratel, Ménétréol-sous-Sancerre, Vaugues, Saint-Gemme, Saint-Satur, Surry-en-Vaux, Thauvenay, Verdigny pour n’évoquer que le sancerrois, donc le Cher…

    J’aime

  6. Lechampi dit :

    Merci pour les infos Muriel. Comme tu sais, je suis tout près de Reuilly, mais avec la covid et le train train très occupé aussi, ça fait plus de 2 moi que nous sommes pas retournés au village. Dommage pour le charmant petit musée!

    J’aime

  7. Ginette Fébur dit :

    Bonjour,

    Je suis originaire du Berry, plus particulièrement de Preuilly et je voudrais savoir où était le musée, qui a confectionné les vêtements des poupées ? J’ai fait des recherche sur internet, sans résultat. Si vous lisez mon message, merci de me répondre.

    J’aime

  8. Bellissime dit :

    Tout ce qui concerne le travail de la ville me semble bien représenté dans cet article, par ces jolis outils de témoignage.
    Outils qui indiquaient les tâches à effecteur, intéressant !

    J’aime

  9. Lucie dit :

    Superbe cet article que je découvre. Il te fallait le mettre absolument!

    J’aime

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s